Nos hommages à notre camarade Laurent Dartois – Mexique

Laurent Dartois à son bureau

Laurent Dartois à son bureau

Notre camarade Laurent Dartois est décédé à Mexico, District Fédéral, le 30 décembre 2015 à 59 ans d’une infection pulmonaire, après 15 jours d’hospitalisation. Il laisse une épouse, Adriana, et deux enfants, Julien et Diego de 27 et 26 ans.

Laurent a épousé le Mexique ou il a passé l’essentiel de sa vie. Il y avait déjà effectué son service militaire en coopération en 1978 puis y est retourné en 1986. Il était consultant expert économiste en projets d’infrastructure et transport considéré selon son épouse comme le « druide du transport ». Il enseignait également dans un Master de la plus grande et prestigieuse université du Mexique et d’Amérique Latine, la UNAM.

Laurent a été un homme engagé, entier, courageux – et révolté dans l’âme -, un militant de la cause humaine tout au long de sa vie. D’extraction modeste, il a été un brillant étudiant diplômé de la Haute ecole de Commerce (HEC, administration d’entreprises) et a obtenu un doctorat (énergie) à la Sorbonne et est resté un académique et pédagogue très apprécié, année après année, de ses étudiants de Master.

Comme nombre de nos camarades de la génération post-1968, il a traduit très tôt son engagement dans l’action militante. D’abord au Chili après le coup d’état de 1973 à la recherche de français disparus et en clandestinité. Puis en mission humanitaire au Mali dans des communautés rurales (énergies renouvelables).

En 2000, il devient un des fondateurs de la Section PS de Mexico qu’il finit par quitter tant les orientations du parti lui étaient devenus incompatibles puis insupportables.

Il avait rejoint le Parti de Gauche en 2012 plus conforme à son idéal politique, à son engagement de toujours mais aussi en opposition à la politique menée par le gouvernement. Il faisait partie d’un petit cercle de rares camarades à Mexico, toujours disponible et engagé. Le cercle s’est restreint avec la disparition de notre camarade Pierre Charasse il y a déjà un an. Il va manquer à sa famille comme au parti.

Ses cendres seront déposées le 24 janvier 2016, lors d’une cérémonie, au pied d’un arbre malien qu’il avait planté dans le jardin de sa résidence de Jiotepec, petite municipalité de l’état de Morelos au sud de Mexico.

(texte rédigé par Patrick Zahnd, Mexique)

APPEL CONTRE L’EXTENSION DE LA MESURE DE DECHEANCE NATIONALE ET CONTRE L’ETAT D’URGENCE

Le Front de Gauche des Français de l’étranger condamne l’escalade sécuritaire du gouvernement qui en inscrivant dans le projet de révision constitutionnelle la déchéance de la nationalité aux binationaux nés français porte atteinte à l’égalité des Français entre eux.

Ce sont les fondements de l’esprit républicain de l’égalité et de la fraternité. Outre les binationaux immigrés ou descendants d’immigrés résidants en France (en majorité magrébine et européenne), il faut aussi ajouter les 2,5 millions de Français résidant à l’étranger dont 40%  sont  eux-aussi binationaux.

Cet alignement sur l’idéologie d’extrême-droite est ignoble. Alors que François Hollande promettait dans sa campagne le vote des étrangers non-européens aux élections locales, voilà qu’un mi-mandat plus tard, il tire un trait sur ces promesses progressistes et donne des gages au projet raciste de l’extrême droite et de l’identité nationale droitière.

Le gouvernement allègue une mesure purement symbolique, reconnaissant implicitement vouloir manipuler l’opinion publique, un an avant les présidentielles. Au prix d’un quitus donné à l’une des principales demandes du F.N., ce qui ne manquera pas de le décrédibiliser davantage. Qui plus est, l’état d’urgence criminalise déjà les manifestations de français luttant pour leurs droits sociaux, écologiques, etc. Les cas d’assignation à résidence de militants écologistes lors de la COP 21 montrent que l’interprétation de ce type de mesures est potentiellement dangereuse car anti-démocratique et antisociale. L’Histoire récente nous a ainsi montré que les sens donnés au « terrorisme » et aux « intérêts fondamentaux de la Nation » évoluent en fonction des pouvoirs en place.

Pour l’ensemble de ces raisons nous demandons aux Parlementaires de l´Assemblée Nationale et du Sénat, notamment ceux  représentant les 2,5 Millions de Français de l’étranger – dont plus de 40% sont des binationaux, directement stigmatisés par cette idée  de voter sans ambigüités contre cette révision constitutionnelle.

Nous demandons aussi aux Parlementaires:

Personnes et organisations signataires :

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