03. Contribution au Congrès du PG – 2013

La séquence politique qui s’achève n’a pas seulement marqué un bouleversement de l’échiquier politique à gauche en métropole, elle a aussi ouvert une dynamique nouvelle du Front de Gauche parmi les 1,6 Millions de Français de l’étranger. Dans le sillage des élections présidentielles et législatives de 2012, le Parti de Gauche a connu un essor sans précédent à l’étranger, voyant son nombre d’adhérents et de comités multiplié par 7. Un constat s’impose : l’élan de la révolution citoyenne ne s’arrête pas à nos frontières !

Il est donc primordial que notre parti travaille à mieux prendre en compte l’attente de rupture que partage un nombre de compatriotes toujours plus important à s’établir hors de France. L’émigration française est plurielle (étudiants, travailleurs, bi-nationaux pour beaucoup d’entre eux, fonctionnaires de la République en mission ou résidents, précaires…). Notre discours ne doit en aucun cas donner l’impression de les assimiler de façon réductrice à la minorité des évadés fiscaux. C’est pourquoi notre approche programmatique ne doit pas se limiter à une imposition différentielle destinée à combattre la fraude fiscale. Cette taxation justifiée doit obligatoirement s’accompagner d’un plan de relance d’une véritable politique publique à l’égard des communautés françaises de l’étranger.

En effet, ces citoyens français sont partout à l’étranger victimes des politiques austéritaires des derniers gouvernements : démantèlement du réseau scolaire français, affaiblissement du réseau consulaire, perte de vitesse de la coopération culturelle, linguistique et pour le développement.

Forts de 11 députés, 12 sénateurs et de la création prochaine de conseils consulaires, les Français de l’étranger jouent aussi un rôle certain dans nos campagnes nationales et européennes et constituent un électorat qu’il ne faut pas abandonner aux autres forces politiques traditionnelles. Dans de nombreux pays, ils ont placé Jean Luc Mélenchon en troisième position devant EELV et le Front National.

Sur ce front, les comités du Parti de Gauche à l’étranger sont aux avant-postes de la révolution citoyenne pour laquelle nous oeuvrons. Leur action s’articule autour de trois axes prioritaires : la déclinaison de l’Humain d’abord et l’animation des campagnes électorales nationales auprès des Français de l’étranger ; les liens et les luttes communes avec les forces politiques de l’autre gauche du monde entier dans une perspective internationaliste ; la formation d’un réseau militant mondial sur lequel peut s’appuyer le parti (accueil des camarades en déplacement, expertises affinées sur les situations locales).

On a vu ces comités ou des camarades de l’étranger à l’oeuvre, dans la campagne de Syriza en Grèce, dans la campagne présidentielle vénézuélienne, dans la campagne de la Rivoluzione civile en Italie, relayer les opérations nationales (manifestations du 14N, pour « l’égalité pour tous »…) et dans l’accueil fraternel des secrétaires nationaux, des membres du Bureau National, de nos co-présidents ou de simples camarades venus les appuyer.

En 2014, ces Français de l’étranger voteront pour des conseils consulaires nouvellement constitués et pourraient être rattachés à la grande circonscription d’Ile de France aux européennes si une circonscription unique ne voyait finalement pas le jour. Il est donc fondamental pour le PG de se donner les moyens de soutenir cette dynamique par une juste représentation des militants de l’étranger au Bureau National et au Secrétariat National, afin de préparer au mieux ces échéances et mieux articuler les combats nationaux avec la vie de ces Français et avec les engagements de nos camarades dans le monde.


{jcomments on}